Joyeux Noël!
Que vous puissiez tous et toutes passer un moment plein d’attention et de sincérité.
Je me suis demandée ce que j’allais bien pouvoir écrire aujourd’hui et de quoi j’allais pouvoir papoter sans chichis. Et puis, comme toujours j’attends que l’idée arrive. Si elle ne vient pas, tant pis, c’est qu’elle devait rester là où elle est; et, si elle arrive je la laisse se glisser à mes oreilles et je l’écoute. Elle est arrivée avant même que j’ai eu l’occasion de finir mentalement ma formulation. C’est sans doute qu’elle devait être pressée de sortir.
J’ai toujours aimé Noël, naïvement, et sans trop y penser, je me suis toujours dite que c’était ce moment des cadeaux qui m’excitait le plus. Mais arrivé l’âge de faire les cadeaux à mon tour, la joie s’est décuplée et le plaisir de dénicher la chose, l’attention, la pensée parfaite me berçait dans un sentiment de joie réel. A bien y réfléchir, avant d’en avoir le portefeuille, je renseignais souvent toute la famille sur les possibles perles qui pourraient ravir l’un ou l’autre. J’ai toujours beaucoup observer les gens, je les écoutais, vraiment. Les mécanismes de pensée des gens me fascinait. Lorsqu’on connait profondément ces personnes cela devient encore plus passionnant de les voir s’ouvrir ou se cacher face à autrui. Observer. Repérer. Comprendre. Je n’ai pas besoin d’avoir des enfants pour comprendre le plaisir que l’on peut avoir en voyant des yeux briller en toute honnêteté. Je me permets de parler d’honnêteté car , chez moi, on n’a jamais été du genre à s’émerveiller devant deux bouts de ficelles préparés à l’école, ni devant un collier de pâtes peintes. Le jeu était donc de repérer l’effet escompter, ce moment suspendu, où l’être surpris découvre avec bonheur ou surprise ce qu’il n’avait lui-même pas repéré tout à fait. Car, oui, l’enjeu est là. Non pas trouver le cadeau que l’autre attend; mais, celui qui lui fera penser que vous le connaissez fort bien!
Les cadeaux sont des pièges auxquels on aime se laisse prendre, si c’est fait correctement.
C’est donc naturellement, que cadeau ne peut être fait ou attendu que lorsqu’il est destiné à quelqu’un de spécial. Sinon, la donne est faussée, immanquablement.
Et Noël c’est ça, c’est le moment de l’année où toutes les personnes auxquelles vous tenez plus que tout sont réunies en un même endroit dans le seul et unique but de passer un moment ensemble. De se faire plaisir, tout en faisant plaisir. Le partage quoi. Finalement, à bien des égards, Noël ressemble fortement à un spectacle, avec ses travers et ses inconvénients.
Noël a depuis quelques années encore plus de saveurs, même si, paradoxalement, il a subit de forte turbulences au cours de ces dernières années. Sans trop savoir pourquoi, Noël est devenu le pouls de ce que sera l’année suivante.
Noël a toujours été une institution chez moi. Sans savoir pourquoi, alors que je suis entourée de confessions différentes et surtout d’esprits libres, à Noël on ne fait pas les choses n’importe comment.
Le 24 décembre à toujours lancé les festivités. Notre petite famille (Mamen, Boun, ma soeur et moi) chérissions nos petits rituels.
16H, petit gouté et chocolat maison.
17h30, direction le cinema pour découvrir le nouveau Disney .
19h, retour à la maison,… et, oh, Père Noël était passé!
Pendant que maman s’affairait à la cuisine, nous regardions sans doute « Maman j’ai raté l’avion ».
Repas.
Et, ensuite, nous lutions, jusque minuit, tant bien que mal. Car, minuit, c’était l’heure magique à laquelle nous pouvions ouvrir notre petit cadeau noël.
Puis, nous nous écroulions, impatiente d’être le lendemain, enfin quelques heures plus tard.
Petite fille, le jour de Noël c’était comme jouer à la dinette, toute la journée, mais en vrai et avec tous les adultes qui acceptent de se prendre au jeu.
Le 25 décembre, on arrivait tous chez Papy et Mamy; c’était l’effervescence. Mes grands-parents maternelle étant vraiment ce qu’on peut appeler des êtres exceptionnelles, invitaient tout le monde à leur table: amis de mes parents, amie de Marraine (la soeur de Maman), mes grands-parents paternelles, cousins et parrain de qui se retrouvait seul pour l’occasion.
Tout le monde arrivait avec de quoi préparer l’apéritif ce qui créait l’explosion en cuisine et un débordement de nourriture que la table de salon ne pouvait supporter. Le moment des cadeaux arrivait. Avec un sourire plein de malice, chacun, tour à tour, offrait ses cadeaux. Les baisers, les serre-forts, et les yeux brillants pleuvaient alors.
Si tout se passait bien vers 15h on pouvait enfin passer à table; et, entre le foie gras fait maison de Maman, le saumon de Mamy, et tout ce qui avait précédé fallait avoir l’estomac plus que bien accroché pour s’attaquer au plat qui variait selon les idées de Mamy.
Histoire de faire descendre tout cela, nous allions allumer quelques petards originaux avec un enthousiasme certain.
Puis, arrivait le moment du dessert, on n’était pas peu fière (ma soeur, mon cousin et moi) d’avoir inventer une tradition familiale: avant la buche, que Mamy ne pouvait pas se passer d’acheter, on découpait fruits de saison et autres, nous faisions pré-fondre le chocolat au micro-ondes, puis nous nous installions tous religieusement devant une crapuleuse fondue au chocolat… et d’un thé!
Vers 17h, arrivait le déchirement, nous remballions le tout pour voir la magie disparaitre doucement, chacun rentrait chez soi, les bras débordant d’attention, et la tête déjà dans les souvenirs.
Mamy est partie il y a six mois, il y a cinq ans c’était Papy, les tensions et autres bêtises de l’âge adulte ont modifié notre ligne du temps. Mais hier nous sommes allé voir Vaiana. Et vers 13h, nous serons au QG familiale, restreint, mais présents. Je sais que nous allons rire, rouspéter, s’émouvoir, boire, manger, …ensemble. Pour le dessert, nous aurons une fondue au chocolat. Et je me réjouis!
A tous, un excellent moment loin du reste. Un excellent moment, pour vous. Un excellent moment, quel qu’il soit!
Parole de Pêche
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